Delvau, 1866 : s. f. Femme à propos de laquelle on peut dire ce que, dans une de ses épigrammes, Martial dit d’une nommée Bassa, chez laquelle on ne voyait jamais venir d’hommes : Hic ubi vir non est, ut sit adulterium.
Fleur du mal est une expression toute moderne ; elle appartient à l’argot des gens de lettres depuis l’apparition du volume de poésies de Charles Baudelaire.
France, 1907 : Lesbienne. Le mot a été mis à la mode par Charles Baudelaire qui consacra aux émules de Sapho plusieurs poèmes dans un volume intitulé Fleurs du mal. Dans un de ses chants il apostrophe ainsi les Lesbiennes :
Descendez, descendez, lamentables victimes,
Descendez le chemin de l’enfer éternel !
Plongez au plus profond du gouffre où tous les crimes,
Flagellés par un vent qui ne vient pas du ciel,
Bouillonnent pêle-mêle avec un bruit d’orage ;
Ombres folles, courez au but de vos désirs ;
Jamais vous ne pourrez assouvir votre rage,
Et votre châtiment naîtra de vos plaisirs.